15 sept. 2020

Partage d’expérience : mon récit de grossesse sans filtres.




Hello, 

Heureuse de vous retrouver pour un nouvel article.😘

Un article que je veux vrai, réel, sans chichi et qui j'espère rassurera toutes les jeunes mamans qui comme moi se sont retrouvées dans l'inconnu et étaient à la recherche de partage d’expérience. Non, vous n’êtes pas anormales, et la grossesse n’est pas (toujours) qu’une partie de plaisir.


Revenons donc, deux ans en arrière, lorsque j'ai su que j'allais devenir maman. 

Nous sommes en janvier 2018, je suis fraichement diplômée et mariée depuis novembre 2017. Je venais de décrocher mon premier job sur Dubai et je m'apprêtais donc à vivre une nouvelle aventure, dans une nouvelle ville. Mon mari était encore entre Paris et Dubai à ce moment-là.  Et le jour où j’ai appris la nouvelle, Othmane venait de prendre l'avion direction Paris.

J'entame donc ma première semaine en tant que Social Media Manager chez DDB Dubai. Je ressens beaucoup de fatigue, moi qui d'habitude déborde d’énergie. Je me sens aussi barbouillée et de plus en plus "ballonnée". Je pense donc que je vais avoir mes règles, tout naturellement car tous les symptômes y étaient.  

A l’époque, j’étais sous stérilet hormonal, et donc l'idée de la grossesse ne me traverse pas l'esprit. Deuxieme jour chez DDB, je sors du travail et je suis à J+2 de retard de règles, ce qui ne m'est jamais arrivé auparavant. (J’ai toujours été réglé comme une horloge.) J'achète alors un test de grossesse que je ne ferais finalement jamais par peur et par dénis certainement.  A j+5 de ma première semaine de travail, on me remet ma carte d'assurance. J’interprète ça comme un signe du bon dieu et je décide donc illico presto d'aller chez un gynécologue. Car bien que tous les symptômes de règles soient présents, je n’avais toujours rien ... Je demande à Aurora quid celle qui deviendra l'une de mes plus belles rencontres mais qui a l’époque n’était qu'une connaissance (lol) de m'accompagner. Comme si je savais au fond de moi que quelque chose ne tournait pas rond et que j’allais avoir besoin de soutien !

Nous sommes le Jeudi 4 janvier 2018. Il est 17h30 environ. Me voici donc dans la salle de consultation, en face d'un médecin qui m'ausculte et qui me dit:

« Je vois bien votre stérilet mais il n’est pas positionné au bon endroit. »

Des lors, je suis rassurée et me dis que c’est probablement le déplacement de mon stérilet qui provoque le retard de règles. Puis, black-out, mon cerveau décide de ne plus entendre ce que le médecin me dit... or elle venait de m'annoncer à 4 reprises que j'étais enceinte.

Quand je le réalise, je m'effondre en larmes. Mes jambes tremblent, je ne vois plus rien devant moi et mon corps se refroidit. En clair, pour moi, c'était la fin du monde.

Je voyais mon avenir voler en éclat et tous mes projets partir en vrille. Peut-être parce que j'ai vécu dans une société ou être parent c'était sacrifier tout ce qu'il y avait d’environnant ? Ou simplement parce que je me sentais trop jeune et que jusque-là, l'idée d'avoir des enfants ne m'avait jamais traversé l’esprit ? 

Manque de bol, j'étais tombée sur une médecin franchement pas rassurante, qui m'accablait et me reprochait ma réaction en me disant :

« Tu pleures ? Tu n'es donc pas marié ? »

 Je réponds que si mais que je ne voulais pas d'enfant a l'instant T.

Le médecin ne me croit pas trop, panique même (car ici c'est illégal d'avoir un enfant hors mariage) et décide de ne pas me retirer le stérilet.

Pour celles qui ne le savent pas, il est très dangereux de garder le stérilet quand une grossesse est déclarée car il y a risque d’infection pour la maman et /ou de malformation pour le bebe. Il y a aussi un gros risque de fausse couche, ce pourquoi elle ne souhaitait pas prendre de risque.

 Bref, Aurora a réussi, après quelques heures, à obtenir le papier qu'il nous fallait pour aller à l'hôpital gouvernemental. Là-bas, on réussit à me retirer le stérilet et on m'avertit que la grossesse ne tiendrait certainement pas. Ce qui, pour être honnête, a l’instant T, ne me déplait pas. 

Entre temps, j'annonce la nouvelle à Othmane, qui lui me voyant plus bas que sous terre, réagit étrangement bien. Il me répète que c’est la décision Dieu, et que, si Dieu pense que nous sommes prêts alors nous le sommes. Il essaye aussi de me rassurer et me promet que ma carrière ne sera pas affectée. Il saute dans un avion retour, illico-presto.

 Premier trimestre :

Les choses ne s'arrangent pas vraiment avec un premier trimestre très complexe : Nausées à longueur de journée : manger était devenue l’épreuve la plus compliquée sur terre. Je ne pouvais manger que trois choses : cheese burger nature chez MCDO (sans sauce, sans cornichons, sans oignions), tartine à la vache qui rit et des concombres. San Pellegrino était devenu mon meilleur allié face aux remontées d’acides constantes. 

Sans parler de la fatigue de ces trois premiers mois. Je ne rêvais que d’une chose : dormir. D’ailleurs, quand je repense à ces trois mois, j’ai l’impression d’avoir constamment été entre sommeil et veille. Mes hormones m'ont joué bcp de tours également : je pleurais souvent et pour rien, je me détestais (c'est à dire que je ne me supportais plus physiquement.) Je détestais mes odeurs, y compris celle de mon shampoing que j'ai dû changer. J'avais perdu le goût de tout : d'Instargam (d'où ma disparition ahah), des fringues, du shopping, des sorties. Sans oublier le stress du premier job : vouloir faire ses preuves malgré tout et prouver à son employeur, que même enceinte je performerai autant. Et me prouver aussi, que je validerai ma periode d'essai quoiqu'il advienne!

Pour résumer, on peut dire que j'ai fait une mini dépression de trois mois. 



Deuxième trimestre :

Après ces trois mois, j'ai enfin célébré mon mariage au Maroc, ce qui me tenait énormément à cœur. D’ailleurs l’une des questions que je me suis posée quand je suis tombée enceinte c’est : Mais comment je vais faire pour rentrer dans mes caftans. Futile ? Stupide ? Ridicule ? Oui mais je l’ai pensé, je l’ai pensé très fort donc je vous le dis en tout honnêteté.

Mes meilleurs amies m’ont également organise un EVJF où j'ai passé les trois quart du temps à dormir alors que normalement j’aurais voulu faire la teuf H24 :D! 

Mais, fêter ces évènements, m’a retiré une énorme frustration que je gardais en moi. J’étais soulagée, et c'est comme si là je me sentais un peu plus prête à être maman. 

Je suis donc à 12 semaines de grossesses et on m'annonce que c'est un petit garçon. Je le savais au fond de moi, c'était donc sans surprises :)

Les symptômes disparaissent alors, et je commence à me retrouver, à accepter, doucement mais surement, que j’étais enceinte. On reprend les voyages, les sorties… je reprends ma vie d'avant quoi. Je garderai un merveilleux souvenir de notre escapade grecque et de notre long weekend à Beyrouth.

Et c'est là aussi que je commence à me dire qu'il ne tient qu'à moi de faire de ma vie ce que je veux qu'elle soit en étant maman.

En revanche, même si moralement tout roule, je n'arrive toujours pas à me projeter, à m'imaginer « maman. »

Je fais le choix de ne pas lire, de ne pas me documenter, de ne pas prendre de cours pour me préparer à l’accouchement. Je préfère laisser le hasard faire les choses et faire confiance à la vie et au present.

Alors non, au risque de vous décevoir, je n’ai pas fait partie des mamans qui souriaient à chaque mouvement ou qui chantonnaient ou parlaient à leurs enfants dans le ventre. Je ne me voyais réellement pas dans ce rôle de maman gaga et j'ai donc décidé de ne pas me forcer. J’ai vécu les choses comme elles se sont présentées. Je me suis écoutée, moi et mon instinct. Mon instinct maternel, mais ca je le comprendrais plus tard. 😊

Ce qui m’a beaucoup manqué en revanche, ce sont des retours d’expériences similaires aux miens. Des personnes dans la même situation qui oseraient témoigner avec franchises.  En effet, aucune de mes copines n'était enceinte non plus. Je me sentais seule, dans une aventure solitaire, en décalage, pour la première fois avec mon entourage.

 



Troisième trimestre :

Le troisième trimestre arrive et les choses se corsent un peu moralement.

Nous avions décidé que j’accoucherai au Maroc et je m’y suis rendue, alors enceinte de 34 semaines. Mon employeur a été très compréhensif et j’ai pu travaille depuis le Maroc les dernières semaines avant mon accouchement.

J'entame les 8 mois et je ne me supporte plus physiquement.  Je me trouve hideuse et surtout lourde, incapable de faire toutes les activités que j’aurais voulu faire. Avec du recul, et en écrivant ses lignes, je me rends compte que ce qui m’a le plus déplu dans l’expérience de la grossesse, ce sont les moments où j’ai ressenti que c’était un handicap, les moments où je n’ai pas pu faire certaines choses que j’aurais complètement pu faire en temps normal. Ce sentiment de frustration me rongeait constamment. Je n’etais pas prête pour ce sacrifice.

Par ailleurs, j’ai eu beaucoup de mal à accepter ma transformation physique. Pregnancy glow they said? Well, je n'ai pas vraiment eu l'impression d’en avoir bénéficié!

Je me sentais de plus en plus lourde, et de plus en plus laide, il faisait aussi de plus en plus chaud. Les dernières semaines ont été très compliquées car la tête de Hady était positionnée sur ma vessie. Je ressentais donc un sentiment de " coup de poing" constant qui m'empêchait de marcher correctement, de dormir, ou même de rester assise sans douleurs. 

Je n'avais qu'une envie, c'était : ACCOUCHER. Concrétiser ce qui pour le moment me semblait encore très abstrait. Rencontrer Hadychou.

Je fais donc tout ce que me conseille de faire pour un déclenchement naturel : nager, marcher, monter les escaliers etc. Mais mon col ne s'ouvre qu’a un doigt et demi… et il ne s’ouvrira pas plus malgré l’essai de plusieurs méthodes.

J'aurais pu encore attendre, mais sur le coup je n'en pouvais plus. Et ayant trop peur d'aller sur un déclenchement artificiel, je fais le choix de partir sur une césarienne. Césarienne que nous avons décidé le vendredi soir 18h pour le lendemain : le 11/08/2018 !

 La suite au prochain article :)

 



19 commentaires :

  1. Super témoignage!
    Tu avais quel age quand tu es tombée enceinte ?

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    1. Merci beacoup Mounia. J'avais 25 ans. 26 quand j'ai accouche :)

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  2. Bravo pour ta franchise ! Supermama

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  3. Merci Insaf pour ta franchise sur la grossesse. Je suis moi même enceinte de 12 semaines mais je ne ressens ni l'instinct maternel, je n'ai ni le pregnancy glow. Et les nausées à longeur de journée, la fatigue n'arragent pas les choses. J'ai l'impression que mon corps ne m'appartient plus. Ton article m'a fait du bien et je me sens moins seule. Le tabou autour de la perfect pregnancy est tellement présent.

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    1. Hello! Très heureuse de lire ton témoignage. La grossesse dépend vraiment de chacune et c’est sur que on culpabilise souvent d’être mal pendant sa grossesse alors que au final on est en quelque sorte dépossédé de notre propre corps. Merci pour ton partage d’expérience, ça ira mieux dans les semaines qui suivent. Et l’instinct maternel viendra au moment voulu tu verras. Gros bisous

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  4. Bonjour insaf, je fais partie des personnes qui avaient suggère cette idée d'article pour ton blog et en le lisant je voulais tout simplement commencer par te remercier, s'ouvrir à des milliers de personnes en ligne sur une expérience si intime et qui franchement n'est pas toujours facile à vivre.

    J'ai découvert que j'étais enceinte en plein confinement et je t'avouerai que j'ai eu bcp de mal à accepter ça et je me retrouve dans ce que tu as dit, il suffit que tu sois marriee pour que se soit normale de tomber enceinte sans que se soit prévu. J'ai pris bcp de temps pour moi pour accepter les changements qu'on ne contrôle pas changement physiques, baisse d'énergie et parfois de moral et maintenant j'accepte plus de vivre les choses de manière réaliste et non parfaite.

    Hâte de lire la suite je t'embrasse ��

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    1. Hello Mounia, merci pour ton message et ton commentaire. Je suis très heureuse de lire ton expérience et comment aujourd’hui tu te sens mieux et tu acceptes de vivre une expérience imparfaite mais unique. Car c’est la tienne.
      Merci pour la suggestion 💕 Bisous

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  5. Magnifique article 👏🏼 C’est beau c’est fluide c’est captivant on vit (ou revit comme on a eu un aperçu avec les Q&A) avec toi ces moments de Mum to be 🥰 ... Insaf the blogger is back ! Love it ! Bravo ��

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    1. Oh merci bcp! Ça me va vraiment droit au cœur. Merci pour ces encouragements!!!

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  6. Merci pour cet article. Je suis moi meme enceinte de 14 semaines et le premier trimestre m’as pris par surprise. Je ne m’attendais pas à tellement de malaises et de mal être. Je me retrouve dans ton récit, dans le sens où ca a été extrêmement frustrant pour moi de ne pas pouvoir faire mes activités habituelles et d’etre moi meme. Je souffre de nausées et d’une fatigue extrême où je n’arrive plus à marcher longtemps, à cuisiner, à sortir, à conduire... et je dois rester alongée à longueur de journée, ce qui affecte énormément mon travail, ma carrière que j’ai passé du temps à construire et mon moral. Je me suis sentie trahie car jamais auparavant on m’avait parlé de tout ça, tout ce que l’on mentionne c’est le pregnancy glow ce qui n’est pas du tout réaliste. Merci pour ton partage d’expérience, ca m’a fait du bien de le lire

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    1. Bonjour Ichraq, merci de partager avec nous ton experience. Je te comprends totalement et c'est veritablement la raison pour laquelle j'ai decidé d'ecrire cet article. C'est vraiment important de montrer que ça ne se passe pas toujours bien, surtout le premier trimestre. On ne "voit" rien pourtant la femme souffre. Donc de l'exterieur, on est souvent incomprise. Alors qu'en realité, c'est tout a fait normal.

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  7. Je connais ce blog depuis la version Sparkles in Paris, ravie de continuer à te lire sous cette nouvelle article.
    Bel article, plein d'émotions. Finalement, chaque histoire est belle à sa manière et le plus important c'est de reconnaitre les ressentis et de mettre des mots sur les expériences. Love it, Bravo Insaf! Keep going .. Keep inspiring

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    1. Hello, merci beaucoup pour ton commentaire et merci d'Être aussi fidele. Ravie que l'article t'ai plu. Absolument d'accord, chaque histoire est unique. :)
      Bonne journÉe!

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  8. Merci pour le partage et bravo pour ta franchise ����

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  9. Bonjour ma belle Insaf,


    Merci bcp pour ce partage, je suis actuellement enceinte de 14 sa.
    J'ai un peu peur de l'inconnu de devenir maman, de gérer tout, j'ai peuuur mais en même temps très excitée de vivre cette aventure et reconnaissante à Allah dee lavoir donné alhamdoulilah.
    Avec mon mari, nous avons organisé plusieurs voyage dans la Grèce (D'ailleurs, j'ai lu ton article sur la Grèce), je suis actuellement en crête, je suis fière de moi d'avoir fait ce voyage et insisté de le maintenir et en même temps j'ai peur de faire du mal a mon bébé... Bref c'est un peu un mélange d tout en ce moment dans ma tête...
    Je reviens en France la semaine prochaine et je reprends le travail. J'habite et je travaille en région parisienne, c'est fatiguant mais heureusement qu'avec la situation, le TTV est toujours autorisé.
    Je pense que la semaine prochaine je vais conaitre aussi le sexe du bébé :D.

    Jvoila, je t'ai raconté une peu tout...

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  10. Bonjour ma belle Insaf,


    Merci bcp pour ce partage, je suis actuellement enceinte de 14 sa.
    J'ai un peu peur de l'inconnu de devenir maman, de gérer tout, j'ai peuuur mais en même temps très excitée de vivre cette aventure et reconnaissante à Allah dee lavoir donné alhamdoulilah.
    Avec mon mari, nous avons organisé plusieurs voyage dans la Grèce (D'ailleurs, j'ai lu ton article sur la Grèce), je suis actuellement en crête, je suis fière de moi d'avoir fait ce voyage et insisté de le maintenir et en même temps j'ai peur de faire du mal a mon bébé... Bref c'est un peu un mélange d tout en ce moment dans ma tête...
    Je reviens en France la semaine prochaine et je reprends le travail. J'habite et je travaille en région parisienne, c'est fatiguant mais heureusement qu'avec la situation, le TTV est toujours autorisé.
    Je pense que la semaine prochaine je vais conaitre aussi le sexe du bébé :D.

    Jvoila, je t'ai raconté une peu tout...

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    1. Bonjour Houria, merci pour ton partage d'experience, je suis sur que plusieurs personnes se reconnaissent dans ton recit! Bon courage dans cette merveilleuse aventure et merci encore pour ton temps!

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